Le Ragondin
LE RAGONDIN (Myocastor coypus)
Cette photo a été prise au bord d’un étang juste au bas de chez moi. Une famille de ragondins y a élu domicile au cours de l’été et je peux observer les petits lors de mes allées et venues. Enfin, un peu de vie au bord de l’étang vient accompagner les cris perçants du martin pécheur déjà résidant.
Je me suis vite aperçu que la présence des ragondins était loin de faire l’unanimité parmi certains habitants du quartier qui aimeraient les éradiquer. C’est effectivement un animal considéré comme nuisible car susceptible de causer des dommages importants dans son environnement. Le ragondin a été classé en tête des dix espèces exotiques les plus nuisibles d’Europe.
L’espèce, originaire d’Amérique du Sud, a été introduite en Europe au 19ème siècle pour l’exploitation de sa fourrure. L’animal se reproduisant vite, les élevages se sont multipliés. La crise de 1929 a ruiné les éleveurs qui les ont relâchés dans la nature. Cette espèce exotique a colonisé rapidement la France.
Le ragondin est un gros rongeur à la silhouette massive et au pelage brun, d’un poids moyen de 7 kg. Il est pourvu d’une grosse tête avec de toutes petites oreilles.
Ses pattes arrière sont en partie palmées.
La queue écailleuse longue et cylindrique mesure entre 25 et 45 cm.
Le bout du museau, le menton et la plupart des vibrisses (moustaches) sont blancs.
Ses quatre incisives de couleur rouge vermillon facilitent son identification.
Observable de jour, son activité s’intensifie le soir et la nuit.
Le ragondin atteint sa maturité sexuelle à l’âge de 6 mois et les mâles sont actifs toute l’année. La femelle donne naissance à deux ou trois portées de cinq à sept petits d’où la multiplication rapide de l’espèce.
Il est parfois facile de le confondre avec le castor ou le rat musqué. On peut les différencier facilement car le castor a une queue plate et le rat musqué est nettement plus petit.
Il affectionne les milieux aquatiques, les cours d’eau lents, les eaux stagnantes, les marais, les lagunes et les estuaires. Aux abords des rives, il creuse des terriers de 6 à 7 mètres de profondeur avec plusieurs entrées. Ces terriers sont malheureusement responsables de la destruction des berges artificielles ainsi que du comblement des rivières et des fossés par la quantité de terre exportée dans l’eau lors de la construction des terriers.
Principalement herbivore, il se nourrit de racines d’herbes, de céréales et de fruits. Il s’adapte très bien aux ressources disponibles sur son territoire et il se nourrit parfois de moules et de petites écrevisses. Outre ses dégâts sur les rives qu’il fragilise, il est l’auteur de dégâts dans les cultures, de la destruction de nids d’oiseaux aquatiques, de la réduction des surfaces de roselières utilisées par diverses espèces d’oiseaux pour les besoins de leur reproduction et celles de frayères de poissons d’eau douce et de crapauds. Il est possible qu’il soit aussi responsable de la transmission de certaines maladies telles que la douve du foie.
La présence du ragondin soulève des questions comme son éradication ou celle de sa régulation ; la chasse est d’ailleurs autorisée sur le territoire français. Il est également élevé dans certains pays pour sa peau et sa viande.
Il convient de rappeler que l’homme lui-même est responsable de la présence d’espèces invasives sur nos territoires ainsi que du bouleversement de nos écosystèmes si fragiles.
Texte et Crédit Photo Rémi Broun – Photographe amateur
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