Le lièvre variable (lepus timidus)
Mammifère
Ordre des Lagomorpha
Famille des leporidés
Genre Lepus
Le lièvre variable, aussi appelé « Blanchon » ou « Monsieur Blanchot » est un spécialiste du camouflage.
Apparence
Ses pattes postérieures sont très larges et font office de raquettes dans la poudreuse.
Son corps est moins étiré et ses oreilles plus courtes que ceux du lièvre d’Europe. Cela lui permet de limiter la perte de chaleur durant la saison froide.
Fin octobre à début novembre, la durée des journées déclenche un grand changement. La couleur du pelage (la livrée) du lièvre variable blanchit progressivement à partir des pattes. Tout son pelage devient blanc à l’exception du bout des oreilles.
Dans son costume hivernal aux poils plus longs et plus duveteux qui l’aident à résister au froid, le Blanchon est alors plus difficile à repérer sur les sols enneigés. Avec le réchauffement climatique, les chutes de neiges sont de plus en plus tardives et Monsieur Blanchot qui veut se faire discret est alors bien repérable sur l’herbe ou sur les feuilles mortes par bon nombre de prédateurs : belettes, fouines, renards, aigles et autres rapaces…
A l’inverse, en mai, le lièvre variable abandonne son pelage hivernal pour une livrée grise et beige et un poil moins dru.
Régime alimentaire
Contrairement aux autres lièvres, le lièvre variable n’est vraiment pas difficile pour son alimentation. Son estomac à toutes épreuves lui permet même de digérer l’écorce des petits arbres.
Pour chercher ses aliments préférés, le lièvre variable fréquente tous les niveaux alpins entre 1500 et 3 000 m d’altitude, des bois de résineux aux prairies alpines.
Mode de vie
S’il sent qu’un danger se rapproche, le Blanchon peut jaillir de son gite et disparaître au loin. En courant très vite, le lièvre variable est capable de franchir de grandes distances et de grimper des dénivelés de plus de 1 000 m.
Très prudent envers l’homme, il sait profiter de l’abri d’un chalet d’alpage ou d’une gare de télécabines.
Malgré les rigueurs de l’hiver, le Blanchon se reproduit dès le mois de février. Cette période des amours s’appelle le bouquetage. Discret tout au long de l’année, le lièvre variable perd sa prudence et se lance avec ses congénères dans des courses éperdues. Ils se figent soudainement puis reprennent leurs courses après un regard rassurant autour d’eux.
50 jours après l’accouplement, la femelle du lièvre variable, la hase, met au monde une portée de trois ou quatre levrauts. Les petits naissent avec les yeux ouverts et sont très rapidement autonomes avec le même régime alimentaire que les adultes.
En moins de dix semaines, les levrauts atteignent un poids qui peut dépasser le kilo. Les femelles peuvent avoir jusqu’à 4 portées par an. Victime des prédateurs, la moitié des levrauts ne passent pas la première année et l’espérance de vie du Blanchon n’excède pas trois ans.
Tout comme le Blanchon, deux autres habitants des Alpes françaises changent de tenue et deviennent blancs en hiver. Il s’agit, d’une part, d’un oiseau le lagopède et d’autre part d’un mammifère l’hermine. Si le lagopède cherche à éviter les prédateurs, l’hermine quant à elle, est un petit carnivore qui souhaite se rapprocher de ses proies le plus discrètement possible.