La Mésange huppée
La Mésange huppée (Lophophanes cristatus ex Parus cristatus).
Cette mésange est probablement ma préférée et c’est toujours un plaisir de l’observer en forêt, où l’on peut faire sa rencontre régulièrement.
Cette photo a été prise en Bavière dans le parc national de Berchtesgaden au cours d’une belle journée d’été. La Mésange Huppée est également observable dans toute l’Europe.
On la retrouve dans les forêts de conifères auxquelles elle est étroitement liée Elle est aussi présente dans les parcs et les jardins plantés de résineux. Cette espèce de mésange est actuellement en expansion, conséquence de l ́enrésinement des forêts.
Elle se reconnaît facilement grâce à la petite huppe mouchetée de noir, blanc et gris sur sa tête. Il est très difficile de distinguer les mâles des femelles ainsi que les adultes des jeunes. On appelle cela l’absence de dimorphisme sexuel.
La Mésange huppée mesure environ 12cm de long et pèse jusqu’à 13 grammes. Elle vit environ 5 ans. Son cri est un excellent moyen de la reconnaître. Elle effectue en effet des sortes de roulement caractéristique à une fréquence élevée. À ces cris s’ajoutent d’autres variantes moins évidentes à identifier.
Le régime alimentaire de la Mésange huppée se compose essentiellement d’insectes, de chenilles (la redoutable chenille processionnaire) et d’araignées, mais aussi de graines en dehors de la période de reproduction. Celle-ci a lieu à la fin de l’hiver. Pour séduire la femelle, le mâle parade en vol ou dresse sa huppe en faisant vibrer ses ailes. La femelle, elle, se charge de trouver un endroit pour nicher, dans le creux d’un arbre ou d’une souche. La femelle pond 5 à 8 œufs en avril/mai. Le temps d’incubation dure environ 2 semaines. Les petites mésanges restent une vingtaine de jours au nid avant de le quitter.
La Mésange huppée est essentiellement sédentaire et ne quitte pratiquement pas son territoire. Il est très fréquent d’observer cette superbe espèce de passereaux lors de promenades en forêt..Avec un peu d’entraînement, il est possible de l’identifier grâce à son cri..
Son expansion dans nos forêts s’explique par le développement de celles-ci. Nous avons, avec le temps, rasé une grande partie des forêts aux essences d’arbres diverses et variées pour les remplacer par des résineux (par exemple l’épicéa) plus rentables pour l’industrie du bois. Je me réjouis de la présence de cette espèce dans nos forêts. Cependant, Il convient de souligner que ce développement forestier n’est globalement pas une bonne chose pour notre environnement. La pousse de résineux en rangs serrés porte atteinte à la biodiversité. Elle ne laisse pas de place à d’autres essences et favorise, à terme, la disparition d’espèces animales emblématiques comme le « Grand Tetra », un oiseau ayant besoin de petites clairières et de territoires riches en diversité d’arbres pour évoluer. Il a aujourd’hui pratiquement disparu des Vosges. Je vous invite à lire le très beau (bien que triste) livre de Michel Munier « l’oiseau-Forêt“ qui résume parfaitement l’évolution du paysage forestier.