Penser le changement climatique
« Penser le changement climatique »
Mercredi 05 avril 2023à 18h30
(entrée libre et gratuite)
Auditorium du Muséum
Conférencier : René Favier, Professeur émérite des universités LARHRA UMR 5190
Jusqu’au XVIIIe siècle, l’idée que le climat pouvait changer durablement dans le temps restait hors de la représentation des individus. Seules les « intempéries », les dérèglements violents, interpelaient les hommes qui leur donnaient des interprétations anthropocentriques de nature religieuse.
Avec la naissance de la météorologie, les scientifiques cherchèrent à comprendre les « règles » des climats,
A partir du milieu du XVIIIe siècle, les observations incitèrent à suggérer que l’action humaine pouvait avoir une influence sur le climat. Pour les uns, singulièrement dans le monde colonial, les déforestations favorisaient un réchauffement climatique et étaient favorables au développement agricole ; d’autres au contraire dénoncèrent à partir du début du XIXesiècle le caractère destructeur de cette intervention humaine.
Au XIXe siècle, les physiciens commencèrent à lier de manières plus certaines les changements climatiques à l’action humaine, singulièrement l’augmentation du CO2 résultant de la combustion des combustibles fossiles et du développement industriel. Prix Nobel en 1902, Svante Arrhenius voit dans ce réchauffement la promesse d’un avenir radieux.
Si dans les deux premiers tiers du XXe siècle, le développement des observations scientifiques permet des avancées considérables dans la connaissance du climat et de ses variations, définis statistiquement, la crainte d’un retour du grand froid reste largement présente dans les imaginaires collectifs.
A partir des années 1970, des chercheurs (dont Bert Bollin) commencent à alerter sur les dangers potentiels des émanations de CO2 (création du GIEC en 1988 En 2015, lors de la COP 21, un premier accord universel est approuvé à l’unanimité par 196 délégations qui témoigne d’un consensus grandissant sur les origines anthropiques du réchauffement actuel.